04 - Quand chaque petit geste compte

04 - Quand chaque petit geste compte

Lorsque j’ai commencé à travailler sur le projet de Rue Saint-Léon, il était évident pour moi que la boutique devait respecter les valeurs qui me sont chères, c’est-à-dire offrir des produits locaux et fabriqués de manière écoresponsable. C’est pourquoi mon choix de collaborateurs est toujours guidé par le souci d’encourager les gens à consommer moins mais mieux.

 

(Pssiitt! Les mignons chouchous à cheveux que vous voyez sur la photo sont conçus à partir des retailles de lin de notre linge de maison! Une belle façon de réduire les déchets à la source!)

 

Je ne suis pas une spécialiste du mouvement zéro déchet mais je peux tout de même partager avec vous mes réflexions à ce sujet parce que je crois qu’on peut faire notre part de façon agréable, sans que ça devienne une corvée de plus dans notre tourbillon familial.

 

Se sentir coupable ou faire notre possible?

J’avoue qu’au départ, je ressentais beaucoup de culpabilité de ne pas mettre en place toutes les recommandations du mouvement Zéro Déchet basées sur le fameux principe des 5R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler et Redonner à la terre. Étant maman de jeunes enfants, travailleure autonome, bénévole engagée et surtout, ayant une forte tendance à la culpabilité, ces recommandations me semblaient être une trop grosse montagne à gravir pour modifier nos habitudes familiales. À un certain moment au cours des dernières années, ma réaction fut donc : « Tant qu’à ne pas le faire parfaitement, aussi bien ne pas le faire du tout. » C’était une bien belle façon de faire de l’évitement et ainsi ne pas être constamment confrontée à mes lacunes du côté Zéro Déchet! Pas vrai?

 

Mais au fil du temps j’ai compris que chaque petit geste peut avoir un impact sur la planète. J’ai donc choisi de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et je célèbre chaque petit geste que je pose. Et quand je dis que je célèbre, j’exagère à peine! Pour vrai! À chaque fois que je pose un geste écologique, je me félicite intérieurement et j’apprécie le chemin parcouru.

 

L’aventure des couches lavables

Ma relation avec les gestes écoresponsables a débuté avec la naissance de ma première fille en 2007 alors que mon amoureux et moi avons choisi d’utiliser des couches lavables plutôt que jetables. Cette aventure ne fut pas de tout repos et tout n’était pas parfait avec nos belles couches lavables à motifs ludiques, mais nous étions conscients que nous le faisions pour la planète, et aussi pour les foufounes de bébé qui appréciaient, j’en suis certaine, de ne pas être en contact avec des produits nocifs contenus dans les couches jetables.

Nos choix furent différents à l’arrivée de notre 2e fille. Après un accouchement très difficile et un très (trop) court congé de maternité (vive l’entrepreneuriat!), l’utilisation des couches lavables nous a semblé de trop dans notre charge quotidienne. Ce n’est pas sans culpabilité que nous avons combiné l’utilisation des couches jetables de façon plus régulière avec les couches lavables, mais je crois que c’est là que j’ai commencé à réfléchir au concept de modération, plutôt qu’à celui du « tout ou rien ».

 

Mes petits trucs tout simples 

J’ai donc envie de partager avec vous quelques petits trucs que j’ai adoptés dans mon quotidien. Ils sont bien naïfs et surtout très faciles à mettre en application. C’est justement ça mon objectif : je souhaite démontrer qu’on est mieux d’y aller avec des petites habitudes simples qui vont perdurer dans le temps plutôt que de chambouler complètement nos habitudes du jour au lendemain, pour ensuite les abandonner parce qu’on se sent submergé par ces tâches supplémentaires.

  • Les fameux lunchs...

Ceci peut sembler une évidence et en tant que designer d’intérieur, je confirme que toutes les cuisines ont au moins un tiroir débordant de « Tupperware »! C’est bien d’en avoir une bonne quantité, mais encore faut-il les utiliser! C’est facile d’acheter des biscuits emballés individuellement et de les mettre directement dans la boîte à lunch. Mais pourquoi ne pas opter pour des emballages de biscuits en plus grande quantité, qu’on peut ensuite mettre dans un petit contenant réutilisable? Encore mieux si les biscuits sont cuisinés à la maison!

Gobelets réutilisables sur tablette en bois

Je me suis aussi procuré des petits gobelets avec paille en silicone pour le lait de soya de mes filles. Auparavant, nous achetions des petits contenants individuels, mais j’étais inconfortable avec la quantité de déchets que cela représentait. J’achète maintenant le lait de soya en contenant de 2 litres et les filles remplissent leur gobelet réutilisable. En plus de générer moins de déchets, nous économisons de l’argent puisque les gros contenants de lait coûtent beaucoup moins cher que les petits formats individuels.

  • Vive le vrac!

 Je suis consciente que tous n’ont pas cette chance mais je suis choyée d’avoir à distance de marche de chez moi une sympathique épicerie en vrac, La Station Vrac pour ne pas la nommer! L’arrivée de cette épicerie dans mon quartier a eu un effet positif sur mes habitudes de consommation écoresponsable. Maintenant, je n’achète plus rien à l’épicerie sans me demander si ce produit est disponible en vrac : tofu, yogourt, farine, savon à lessive, huile d'olive, savon à mains, miel, et la liste est encore très longue!!

Pour rendre l’achat du vrac encore plus agréable, nous offrons, chez Rue Saint-Léon, de belles bouteilles pour l’huile, des pompes à savon et des mains de sel fabriquées par des céramistes en exclusivité pour la boutique.

  • L’obsession de la 2e vie!
Contenants de verre formats variés et dosseret en chevron

Je ne jette jamais un contenant en verre sans d’abord lui avoir donné la chance d’avoir une 2e vie. Ainsi, les aliments que je n’achète pas en vrac mais plutôt dans un contenant de verre me permettent d’avoir des contenants additionnels pour les restes et pour les lunchs.

Les avantages sont multiples mais celui qui est non négligeable est que ces contenants sont la plupart du temps très étanches. Ils sont donc parfaits pour la soupe ou les vinaigrettes! D’ailleurs, les petits pots de beurre fouetté de Rue Saint-Léon ont un format parfait pour les boîtes à lunch (une fois vides, évidemment!).

Je conserve également les sacs de plastiques refermables lorsque je n’ai pas eu le choix d’acheter un aliment en sac (les fruits congelés, par exemple). Je les utilise pour certains achats en vrac, pour y mettre des légumes quand je pars en camping (ça prend moins de place et c’est plus malléable dans la glacière qu’un gros contenant rigide), ou toute autre utilisation pour laquelle j’ai besoin d’un sac plutôt que d’un contenant. Ainsi, lorsque je finis par le jeter, j’ai au moins le sentiment d’avoir étiré sa vie de façon utile.

  •  Ma « poubelle à smoothies » 
Smoothie sur table avec coussins en arrière plan
Il y a dans mon congélateur ce que ma famille et moi appelons affectueusement « ma poubelle à smoothies ». Il s’agit en fait d’un contenant dans lequel je mets tous les fruits approchant de leur fin de vie. Fraises flétries, restes d’avocat qui n’attirent plus personne, bleuets ramollis, bananes trop mûres, épinards à la mine basse, chou frisé moins croquant…. Rien ne résiste à ma « poubelle »! Le matin, quand je fais mon smoothie, je pige au gré de mon inspiration dans ce contenant vitaminé. Ça fait de délicieux smoothies et j’évite ainsi le compost à une quantité impressionnante de fruits et légumes.
  •  Les lingettes démaquillantes 

Bon, on va se le dire, les lingettes démaquillantes réutilisables ne sont rien de plus qu’une débarbouillette en format mini! Mais tout de même, elles sont bien pratiques puisqu’il est souvent inutile d’utiliser une grande débarbouillette pour démaquiller nos yeux. J’ai aussi découvert les lingettes noires. Je les aime parce que contrairement aux lingettes blanches, les taches laissées par le maquillage sont moins visibles.

  • Les serviettes de table en tissu

Lorsque j’étais petite, nous utilisions toujours des serviettes de table en tissu à la maison. Je me souviens même des petits anneaux décoratifs dans lesquels on glissait les serviettes! Après avoir quitté la maison de mon enfance pour voler de mes propres ailes, l’attrait des serviettes en papier a été plus fort que tout. Il faut dire qu’elles offrent plusieurs avantages : elles sont souvent très mignonnes avec leurs motifs variés, elles sont faciles d’utilisation puisqu’on n’a pas à les laver et elles sont souvent très abordables.

Mais dans les dernières années, je suis revenue aux sources. J’ai recommencé à utiliser des serviettes de table en tissu. Bien sûr, à l’achat c’est plus dispendieux qu’un paquet de serviettes en papier, mais sur le long terme, c’est un investissement beaucoup moins coûteux, en plus d’être un geste écoresponsable. Et soyons honnête, cela donne un aspect beaucoup plus chic à notre table.

Sur la boutique en ligne, vous pourrez d’ailleurs bientôt vous procurer de belles serviettes de table tissées au métier, comme ma grand-mère le faisait! (je vous ai d'ailleurs parlé des magnifiques catalognes que ma mère tissait avec elle dans mon article de blogue #02). En plus d’être super jolies, elles seront résistantes et faciles d’entretien. Elles seront parfaites pour la vie familiale de tous les jours ou pour recevoir.

Ces petits gestes simples sont faciles à mettre en application. Si vous avez envie d’en mettre un à l’essai, partagez-moi vos commentaires! Je suis aussi intéressée à savoir quels sont les trucs Zéro-Déchet que vous mettez en place dans votre vie!

 

Isabelle Deschênes, fondatrice et fière propriétaire de Rue Saint-Léon

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